Les SERAFIN contribuent à construire les conditions ad hoc pour une rénovation performante des logements les plus dégradés des ménages précaires. Cette rénovation est non seulement un impératif économique, mais aussi un premier pas effectif et efficace pour une réinsertion de ces ménages dans le jeu social.

La promesse des SERAFIN pour les publics précaires est simple : assembler la complexité et restituer de la simplicité, trouver des voies et moyens innovants pour accompagner ces usagers financièrement, être à l’écoute sans relâche.

Les ménages précaires sont par exemple majoritaires sur le territoire du Hauts de France Pass Rénovation. Ce SERAFIN a intégré l’ensemble des sujets liés à la rénovation autour d’un parcours dédié et structuré par un accompagnateur formé pour cela. En particulier, il peut :

  • délivrer des crédits plus longs que les banques (jusqu’à 25 ans) en prenant en compte les travaux complémentaires nécessaires (circuit électrique par exemple) ;
  • intégrer les économies d’énergie dans le plan de financement ;
  • préfinancer les travaux en évitant ainsi aux ménages d’apporter la trésorerie avant de recevoir les subventions publiques tout en sécurisant administrativement le dossier de demande d’aide et éviter ainsi un non-financement délétère pour le ménage.

Le modèle d’accompagnement des SERAFIN, par intégration de toute la chaîne de valeur, permet non seulement d’assembler les capitaux finançant le projet quelle que soit leur origine, mais aussi de proposer un discours simple et concret aux ménages précaires. Les SERAFIN répondent ainsi à une urgence tant sociale pour les occupants que financière pour les propriétaires bailleurs. 

La stratégie nationale commence à prioriser les habitats des plus précaires mais elle fait face à de nombreux obstacles

Si la stratégie nationale de rénovation a peu à peu pris en compte cette nécessité de prioriser et concentrer les efforts sur les habitats des plus précaires, les obstacles se sont révélés plus nombreux que prévus, au premier rang desquels les possibilités de financement de ces chantiers mais également la prise en compte systématique de l’habitant dans les réflexions et actions.

Les outils de financement du reste à charge sont pour la plupart mal dimensionnés, que ce soit au niveau des aides et subventions ou de la possibilité d’emprunt. Pour décider les ménages et ne pas les mettre en difficulté, il convient d’assembler plusieurs approches financières, ce qui constitue un facteur de complexité fort pour les financeurs.

Les risques psycho-sociaux ne sont pas clairement pris en compte. Des solutions numériques et/ou distantes se sont révélées inappropriées pour une clientèle que la complexité intrinsèque du marché de la rénovation rebute et effraie. L’absence de contact direct est très préjudiciable à une décision positive.

Les biens privés dégradés : un danger coûteux pour les propriétaires et pour les habitants

La montée continue des prix de l’immobilier depuis la moitié des années 90, le manque récurrent de logements dans les grandes villes rendant tout bien attractif quel que soit son état, et enfin les politiques de soutien fiscal généralement orientées vers la construction n’ont pas poussé les propriétaires à investir dans la réfection de leurs biens. 

Ainsi, à Paris, plus de 46 % des biens proposés à la location par des bailleurs privés sont cotés F ou G au DPE. Si les bailleurs sociaux ont depuis longtemps mis en place des plans prévisionnels de travaux et d’amélioration de la qualité de leur parc, en revanche, les biens privés, peu entretenus, voient maintenant leur valeur de marché affectée et deviennent inlouables à court terme.

En parallèle, les études se sont accumulées sur le côté nocif voire dangereux d’habiter dans une passoire thermique. Du point de vue sanitaire, l’ADEME a mesuré un coût pour la société de 7000€ par habitant en habitat indigne. Du point de vue social, le logement est le premier facteur de socialisation et celle-ci est le premier facteur d’intégration professionnelle. Du point de vue judiciaire, les statistiques de criminalité explosent en habitat dégradé en particulier sur les plus jeunes. 

Le logement dégradé a un coût important pour la société.